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Le “fast-fashion”, une industrie inévitable
Chaque jour, des gens partout autour du globe achètent des quantités impensables de vêtements. La production, le transport et la vente de ces pièces ont un effet catastrophique sur la planète et ses habitants. Pourtant, plusieurs solutions sont déjà à notre disposition pour nous aider à faire des choix de consommation plus éclairés. Mais est-ce vraiment possible de s’habiller de façon entièrement responsable? Personnellement, je crois que non, pas tout à fait. L’industrie du vêtement tient un rôle extrêmement important mais dommageable dans notre société, et l’attitude des consommateurs privilégiés et ses conséquences nous ouvrent les yeux sur ce problème quasiment insurmontable.
Pour commencer, il faut comprendre les désastres sociaux et environnementaux que cette production implique. Chaque année, l’industrie du textile rejette 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère¹, ce qui en fait la deuxième industrie la plus polluante après celle du pétrole. Elle entraine, entre autres, une énorme consommation d’eau et d’énergie, la pollution des sols, de l’air, l’assèchement des lacs et rivières avoisinants, et d’importantes coupes forestières. De plus, l’utilisation de tissus non-biologiques et les techniques de sablement sont très toxiques pour les travailleurs mal protégés. Les conditions de vie dans la majorité de ces usines sont aussi horribles. 60 millions de travailleurs sont exposés à des produits toxiques, sans mesures de sécurité, sans pauses pendant des heures². Des millions d’entre eux sont payés à peine plus de 2$ l’heure³, pour que les compagnies puissent vendre ces produits à bas prix et obtenir tout de même un profit. Selon la militante Rizwana Hason, les conditions de vie dans ces tanneries sont comparables à celles du XIXe siècle. Ces travailleurs exploités n’ont pas d’autres choix, donc ils doivent se contenter de cet enfer, tout cela pour notre satisfaction et l’enrichissement des multinationales. Les effets et les conséquences de l’industrie de la mode sont tellement importants, tellement horribles, mais « efficaces » que je doute fortement que l’on soit capables d’éviter ce mode de production immoral.
L’attitude des consommateurs irresponsables est ce qui permet de faire tourner cette roue maudite. Plus la demande des acheteurs est grande, plus il y a d’offres et de production. Les compagnies de « fast fashion » nous vendent le paradis, des vêtements à l’infini à des tout petits prix, sans nous montrer l’envers du décor : des travailleurs exploités et un environnement saccagé pour quelques morceaux de tissu. Les compagnies manquent énormément de traçabilité, mais les consommateurs les suivent quand-même les yeux fermés. Quand on ne voit pas les conséquences par nous-mêmes, on a souvent de la difficulté à y croire et nous sommes rarement portés à faire des recherches sur les vêtements que nous portons. Bien sûr, certaines compagnies sont éthiques et écoresponsables. Par contre, elles sont une minorité moins accessible et elles vendent souvent plus cher. Je crois que cette hausse de prix est juste et importante, mais plusieurs ne sont pas du même avis. Il faut conscientiser la population à ce problème, mais pouvons-nous réellement convaincre 7 milliards de personnes, chacune avec des opinions différentes? Je ne crois pas.
Pour conclure, je ne pense pas qu’il soit possible de s’habiller de façon entièrement responsable, à cause des impacts déjà si importants et des consommateurs égoïstes et non-informés. Bien sûr, la vente de vêtements neufs moins dispendieux est primordiale pour les personnes à faible revenu, qui s’y fient, mais j’espère que dans le futur, nous trouverons encore plus de solutions pour régler ce dilemme urgent.
Maïssame (École Georges-Vanier) 583 mots
¹ Rapport « La mode sans dessus-dessous » par l’agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie.
² Anika KOZLOWSKI, «La mode détruit des vies et la planète », 3 mai 2019.
³Anna MCCULLEN et autres, « Salaires sur mesure, Collectif Éthique sur l’étiquette », octobre 2014.