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Recueil de textes

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TEXTE 1 : La maison de la sorcière

Par Howard Phillips Lovecraft

Il examina la charpente et le plâtre des murs pour y chercher des traces de dessins secrets à tous les endroits accessibles où le papier s’était décollé. En une semaine, il parvint où prétendait-on que la sorcière Keziah préparait ses sortilèges. Elle était libre dès son arrivée, car personne ne tenait jamais à y rester longtemps, mais le propriétaire polonais avait renoncé à la louer. Pourtant il n’arriva rien de particulier à Gilman jusqu’à l’époque de la fièvre. Aucune ombre de Keziah ne traversa les mornes couloirs et les logements, aucun petit animal velu ne se glissa pour le flairer dans son air lugubre, et pas le moindre signe des incantations de la sorcière ne vint récompenser sa recherche incessante. Il allait parfois se promener dans l’obscur labyrinthe des ruelles non pavées aux relents d’odeurs de moisissure où de mystérieuses maisons brunes, penchées et chancelantes, l’observaient ironiquement à travers d’étroites fenêtres à petits carreaux.

 

Il savait que d’étranges choses s’étaient produites là autrefois, et une vague impression, derrière les apparences, suggérait que tout, de ce monstrueux passé n’était pas complètement mort. Il alla aussi une ou deux fois en barque jusqu’à l’île malfamée de la rivière, et fit un croquis des angles singuliers formés par les alignements moussus de pierres levées grises, dont l’origine était si mystérieuse et d’une si lointaine antiquité.

 

La chambre de Gilman était de bonne taille, mais d’une forme bizarrement irrégulière; le mur nord s’inclinait sensiblement vers l’intérieur de la pièce, d’un bout à l’autre, tandis que le plafond bas descendait en pente douce dans la même direction. À part un trou de rat évident et les traces d’autres trous qu’on avait bouchés, il n’y avait pas d’accès menant à l’espace qui devait exister entre le mur oblique et la muraille extérieure verticale sur la face nord de la maison. Lorsque Gilman grimpa sur une échelle jusqu’à la partie horizontale du grenier, couverte de toiles d’araignées il découvrit les marques d’une ancienne ouverture.

À mesure que le temps passait, sa fascination grandit pour le mur et le plafond anormaux de sa chambre ; car il commença à lire dans leurs angles étranges une signification mathématique qui semblait offrir de vagues indices concernant leur but. La vieille sorcière Keziah, se dit-il, devait avoir d’excellentes raisons d’habiter une pièce aux angles singuliers.

SOURCE :

Lovecraft, Howard Phillips, La maison de la sorcière, titre original : The Dreams in the Witch-House, nouvelle rédigée en1932 et publiée dans le Weird Tales en juillet 1933 aux États-Unis.

TEXTE 2 : Chroniques martiennes (extrait)

Par Ray Bradbury

FÉVRIER 2030

Ylla

 

Ils habitaient une maison toute en colonnes de cristal sur la planète Mars, au bord d’une mer vide, et chaque matin on pouvait voir Mrs. K déguster les fruits d’or qui poussaient sur les murs de cristal, ou nettoyer la maison avec des poignées de poudre magnétique qui, après avoir attiré toute la saleté, s’envolait dans le vent brûlant.

 

L’après-midi, quand la mer fossile était chaude et inerte, les arbres à vin immobiles dans la cour, la petite ville martienne, là-bas, tel un osselet, refermée sur elle-même, personne ne s’aventurant dehors, on pouvait voir Mr. K dans sa pièce personnelle, en train de lire un livre de métal aux hiéroglyphes en relief qu’il effleurait de la main, comme on joue de la harpe. Et du livre, sous la caresse de ses doigts, s’élevait une voix chantante, une douce voix ancienne qui racontait des histoires du temps où la mer n’était que vapeur rouge sur son rivage et où les ancêtres avaient jeté des nuées d’insectes métalliques et d’araignées électriques dans la bataille.

 

Il y avait vingt ans que Mr. et Mrs. K vivaient au bord de la mer morte, dans la même maison qui avait vu vivre leurs ancêtres depuis dix siècles qu’elle tournait sur elle-même, accompagnant le soleil dans sa course, à la façon d’une fleur. Mr. et Mrs. K n’étaient pas vieux. Ils avaient la peau cuivrée, les yeux pareils à des pièces d’or, la voix délicatement musicale des vrais Martiens. Jadis, ils aimaient peindre des tableaux au feu chimique, se baigner dans les canaux aux saisons où les arbres à vin les gorgeaient de liqueurs vertes, et bavarder jusqu’à l’aube. Mais ils n’étaient plus heureux.

 

Ce matin-là, debout entre les colonnes, Mrs. K écoutait les sables du désert se réchauffer, se liquéfier en une cire jaune qui avait l’air de fuir à l’horizon. Il allait se passer quelque chose. Elle attendit. Elle surveillait le ciel bleu de Mars comme si, d’une seconde à l’autre, il pouvait se ramasser sur lui-même, se contracter, pour expulser quelque étincelant miracle sur le sable. Rien ne se passa.

 

Fatiguée d’attendre, elle déambula entre les colonnes embuées. Une pluie fine jaillissait du sommet rafraîchissant l’air brûlant, et retombait en douceur sur elle. Les jours de canicule, c’était comme marcher dans un ruisseau. Des filets d’eau fraîche faisaient miroiter les sols. Elle entendait au loin son mari qui jouait imperturbablement de son livre; ses doigts ne se lassaient jamais des anciens chants. En secret, elle souhaita que revienne un jour où il passerait autant de temps à l’étreindre et à la caresser comme une petite harpe qu’il en consacrait à ses invraisemblables  livres. Mais non. Elle secoua la tête avec, à peine perceptible, un haussement d’épaules indulgent. Ses paupières se refermèrent doucement sur ses yeux dorés. Le mariage transformait les gens en vieillards routiniers avant l’âge. Elle se laissa aller dans un fauteuil qui accompagna son mouvement pour épouser la forme de son corps. Elle ferma les yeux avec force, en proie à une sourde inquiétude.

 

Le rêve survint. Ses doigts bruns frémirent, se soulevèrent, agrippèrent le vide. Un instant plus tard, elle se redressait, désorientée, haletante. Elle jeta un rapide coup d’œil autour d’elle, comme si elle s’attendait à se trouver face à face avec quelqu’un. Elle  parut déçue; l’espace entre les piliers était vide.  Son mari s’encadra dans une porte triangulaire. «Tu as appelé ? demanda-t-il avec irritation.

— Non ! clama-t-elle.

— Il me semblait t’avoir entendue crier.

— Ah bon? J’étais à moitié endormie et j’ai fait un rêve.

— En plein jour? Ce n’est pas dans tes habitudes. »

Elle restait là, comme si son rêve l’avait frappée en plein visage. « Étrange, vraiment étrange, murmura-t-elle. Ce rêve.— Ah oui?» Il n’avait manifestement qu’une envie :aller retrouver son livre. «J’ai rêvé d’un homme.

— Un homme ?

— Grand. Un bon mètre quatre-vingt-cinq.

— Ridicule. Un géant, un géant difforme.

— D’une certaine façon...» Elle cherchait ses mots. «... il avait l’air normal. Malgré sa taille. Et il avait... oh, je sais que tu vas trouver ça idiot... il avait les yeux bleus !

— Les yeux bleus ! Grands dieux ! s’écria Mr. K. Qu’est-ce que tu vas rêver la prochaine fois ? Je suppose qu’il avait des cheveux noirs ?

— Comment tu as deviné ? » Elle était surexcitée.

«J’ai pris la couleur la plus invraisemblable, répliqua-t-il froidement.

— Eh bien, oui, ils étaient noirs ! s’exclama-t-elle. Et il avait la peau très blanche ; pour ça, il sortait vraiment  de l’ordinaire ! Il portait un uniforme étrange, il descendait du ciel et me parlait aimablement. »

 

Elle sourit.

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SOURCE :

The Martian Chronicles, 1950, première parution VF : 1954, États-Unis, Ray Bradbury, Chroniques martiennes

TEXTE 3 : La Lune au fil des jours

Carte d’identité de la Lune

  • Distance moyenne de la Terre : 384 000 km

  • Diamètre : 3480 km

  • Poids : 73 520 milliards de tonnes (1/81e de celui de la Terre)

  • Température : -150oC la nuit / +150 oC le jour

  • Âge : 4,5 milliards d’années, le même que la Terre

  • Les mers lunaires (les zones foncées) sont en fait de vastes plaines de lave solidifiée. Contrairement à ce que leur nom peut laisser croire, elles ne contiennent pas une seule goutte d’eau.

La Lune et l’imagination

En contemplant le fourmillement étoilé d’une belle soirée d’été ou encore en observant la lune briller de tous ses feux, vous vous êtes sans doute posé plusieurs questions sur ces astres qui nous entourent. Le ciel propose un spectacle permanent pour qui sait l’observer avec patience. La réalité « astronomique » est à la fois étonnante et fascinante. La Lune, unique satellite de la Terre, nous propose elle aussi un spectacle passionnant.

 

Au clair de la Lune

 

Chacun sait que la Lune est, comme la Terre, un globe obscur éclairé d’un côté par le Soleil. Le clair de Lune n’est donc que de la lumière solaire réfléchie dans l’espace : c’est un reflet. La clarté de la pleine Lune correspond à celle d’une bougie qu’on aurait allumée à deux mètres de nous. Autrement dit, c’est plutôt faible. En comparaison, le Soleil, quant à lui, vers midi, nous éblouit 400 000 fois plus que la pleine lune.

 

 

De quelle couleur est la Lune ?

 

Techniquement, la clarté de la Lune est gris-bleu quand on l’observe la Terre. Mais quand elle se lève, sur l’horizon, elle prend souvent des teintes très orangées. Cette observation ne sera que momentanée puisque la Lune prend cette teinte à cause de l’absorption atmosphérique. Plus elle s’éloignera de l’horizon, plus elle blanchira. Le même phénomène se produit quand le soleil se lève sur l’horizon. En fait, la Lune n’est ni bleue, ni blanche, ni orangée. Elle est jaune pâle. Les couleurs qui parviennent jusqu’à nous ne sont, en réalité, qu’une illusion d’optique en quelque sorte.

 

 

Mais la Lune, elle est grosse comment ?

 

Avec assez d’exactitude, on peut affirmer que Lune mesure 3480km. En fait, sa surface totale est un peu inférieure à celle des deux Amériques. Mais l’hémisphère visible depuis la Terre est quant à lui environ égal à l’Amérique du Sud. Dans le ciel, la Lune et le soleil sont beaucoup plus petits que nous ne les imaginons. C’est notre œil et notre cerveau qui produisent cette illusion. Inconsciemment, nous établissons des comparaisons entre ce que nous voyons à l’horizon, des immeubles par exemples, et la Lune ou le soleil. Notre cerveau oublie que la Lune et soleil sont bien au-delà, donc bien plus gros.

 

Les mystères des phases de la Lune ?

 

Pas facile s’expliquer les phases de la Lune. Ce n’est pourtant qu’une simple affaire de perspective sur un globe obscur, la Lune, que le soleil éclaire tantôt de face et tantôt plus ou moins obliquement. Quand la Lune passe entre le soleil et la Terre, elle est invisible à nos yeux (Nouvelle Lune). Lorsqu’elle forme un angle avec le soleil et la Terre, elle est vue en quartier. Et, enfin, lorsqu’elle est éclairée de face, quand la Terre se trouve entre elle et le soleil, elle est vue entière (Pleine Lune).

 

 

 

Toujours la même face !

 

Si vous observez attentivement la Lune, vous remarquerez qu’elle présente toujours le même aspect.

Il y a la « face visible » et la « face cachée ». Mais alors, est-ce parce que la Lune ne tourne pas sur

elle-même ? En fait, tout comme la Terre, la Lune tourne sur elle-même (la rotation), mais si nous

voyons toujours la même face de la Lune, c'est que notre satellite naturel met le même temps à faire

un tour sur lui-même qu'à faire le tour de la Terre.

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SOURCE :

Texte rédigé par Marie-Claude Chayer, 2019, Montréal

TEXTE 4 :

Parmi les milliards d'étoiles


Parmi les milliards d'étoiles
Que la voûte céleste nous dévoile
Chacune d'elle a son histoire
Et nous la conte tous les soirs

Du fin fond de l'univers
Mythes et légendes s'indiffèrent
Du désarroi des ignorants
Face à l'espace et le temps

La naissance des comètes
Que seuls racontent les poètes
Depuis la nuit des temps
Passionne tous les enfants

Dans la nuit astrale
Comme dans l'aurore boréale
Apparaissent des étincelles luisantes
Toutes sont des étoiles filantes

Image par gmccrea de Pixabay.png

Au-dessus de nos têtes


Au-dessus de nos têtes, quand la nuit est tombée
S'organise en silence un immense ballet.
Toute couverte d'or, l'étoile du berger
Rappelle vers l'étable des brebis égarées,
Opposant sa lueur aux planètes obscures
Neptune, Jupiter, Uranus ou Mercure
Ourse petite ou grande, les enfants te devinent
Mains tendues vers le ciel, les yeux écarquillés.
Ils rêveront encore à ces choses divines
En voyant ces étoiles, vers l'inconnu, filer.

Julie Arcas

Voûte céleste


Dans le beau ciel azur,
Soleil, couleur dorée
Tu brilles dans l'air pur.
Où vas-tu ? Te coucher!

Dors ! Dans la belle nuit
Parsemée d'étoiles,
Tout doucement sans bruit,
Un météore se dévoile.

Scintillant, il file
Au-dessus de la ville,
Rejoindre son amie
La Lune, pour la vie.

Tu es la plus secrète
Toi la voûte céleste
Avec toutes tes planètes.

SOURCE :

https://www.les-pleiades.asso.fr / Ces poèmes ont été recueillis lors d'un concours organisé par l'association « Pléiades » (Nice) et dans une classe de Ramonville (Haute-Garonne, France)

TEXTE 5 : Une année lumière, c'est quoi ?
TEXTE FACULTATIF : La Terre serait-elle plate ?

Pour t'amuser un peu... La Terre serait-elle plate ?

 

Si le sujet de l'astronomie t'intéresse un peu, tu peux écouter le texte raconté au sujet de la Terre.

 

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